sábado, 10 de maio de 2003

Communiqué de l'APR (français)

Au Portugal, plus de 60 réalisateurs de films protestent...

En 2003, au Portugal, une nouvelle loi du cinéma est toujours en cours de rédaction. Un premier avant-projet a été rendu public le 12 mars 2003 et catégoriquement rejeté par l'Association Portugaise des Réalisateurs - APR - qui a présenté une contre-proposition sous forme d'un programme minimum pour la production cinématographique.

Dans une réunion de concertation, le 1er avril, avec les différents secteurs de la profession dont l'APR, le Ministre de la Culture, Pedro Roseta, semblait avoir donné raison aux réalisateurs et promettait une nouvelle rédaction de la loi. Ce fut avec stupéfaction que l'APR découvrit que la veille de cette réunion de concertation avait été signé par le Secrétaire d'Etat à la Culture, au nom du Ministre, un Arrêté Ministériel réglementant les concours pour 2003, dans l'attente de la nouvelle loi. Cet arrêté reprenait les termes de la loi qu'avaient catégoriquement rejetés les réalisateurs. (Impossibilité pour les réalisateurs de présenter seuls un projet, attribution des subventions par des gestionnaires, absence de subvention pour les documentaires et les films d'animation, etc.)

Dans ce contexte, le 7 Mai 2003, au nom de 60 réalisateurs, plus de 40 réalisateurs se sont réunis au siège de l'I.C.A.M. Institut du Cinéma, Audiovisuel et Multimédia, pour présenter à la presse le communiqué suivant de l'Association Portuguaise des Réalisateurs - APR.
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COMMUNIQUÉ DE L'ASSOCIATION PORTUGAISE DES RÉALISATEURS - APR

L'Association Portugaise des Réalisateurs (APR) manifeste sa véhemente protestation devant la situation actuelle de la production cinématographique au Portugal.

L'Association des Réalisateurs exige la révocation de l'Arrêté Ministériel nª 317/2003 (Diário República de 17.04.2003) réglementant le Plan Intercalaire de Production qui, pour la première fois depuis la création d'un Institut du Cinéma au Portugal, empêche les réalisateurs de présenter un projet de film aux divers programmes d'appui au cinéma.

L'Association des Réalisateurs a auparavant, fin mars 2003, rejeté l'avant-projet de la Nouvelle Loi du Cinéma qui met en danger l'art cinématographique au Portugal et a présenté au Ministre de la Culture un programme minimum comme base pour assurer la continuité de la production du cinéma portugais.
Ce programme minimum, signé à ce jour par 62 réalisateurs, n'a encore obtenu aucune réponse.

L'Association des Réalisateurs aimerait d'urgence comprendre si le Ministre de la Culture, Pedro Roseta, disait la vérité quand il a affirmé publiquement (le 1er Avril, lors d'une réunion avec les organisations professionnelles, dont l'APR) que la nouvelle législation protégerait l'art cinématographique et ses auteurs. Ignorait-il que la veille avait été signé, en son nom, par le Secrétaire d'Etat un Arrêté Ministériel qui:
a) méprise les droits des créateurs portugais;
b) exclut diverses formes d'expression de l'univers de l'art cinématographiques (notamment documentaires et films d'animation);
c) conduit au chomâge la majorité des professionnels, techniciens et acteurs, du secteur.

Enfin, l'Association Portugaise des Réalisateurs tient à faire savoir clairement qu'aucun des trois films portugais qui vont être présentés lors de la prochaine édition du Festival International de Cannes, soit en Séléction Officielle, soit dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, n'aurait eu la moindre chance de recevoir un appui selon les nouveaux réglements de concours défini par le Secrétariat d'Etat à la Culture et l'ICAM (Institut du Cinéma, Audiovisuel et Multimédia.

L'Association Portugaise des Réalisateurs réunit des réalisateurs de films de fiction, documentaires et animation et a pour objectif principal de défendre le cinéma en tant que libre expression d'un art, de promouvoir le développement artistique du cinéma portugais et de la culture cinématographique.

Par le nombre, la diversité et la représentativité de ces membres, d'une ampleur jamais atteinte au cours de ces vingt dernière années, cette association ne pourra qu'être un partenaire incontournable lors des débats, présents et à venir, sur les politiques du cinéma au Portugal.